
Alors que de nombreuses entreprises, dont Abeilles & Environnement, s’engagent activement pour la préservation des abeilles et des écosystèmes, la loi Duplomb fait planer une ombre inquiétante sur ces efforts. En facilitant l’usage de pesticides, en affaiblissant les contrôles environnementaux ou encore en favorisant les projets d’élevage intensif, la loi Duplomb soulève de vives inquiétudes pour l’avenir de la biodiversité.
Dans cet article, découvrez pourquoi la loi Duplomb représente un recul majeur pour la protection des pollinisateurs, et quelles actions concrètes peuvent encore être entreprises pour agir.
1. Le retour des néonicotinoïdes : un danger avéré pour les abeilles
L’un des effets les plus controversés de la loi Duplomb est la réintroduction facilitée de certains pesticides, comme l’acétamipride, pourtant liés à la disparition massive des pollinisateurs. Cette mesure, encouragée par la loi Duplomb, marque un retour en arrière grave pour la santé des écosystèmes.
Les néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, sont bien connus pour leur toxicité sur les abeilles. Même à très faibles doses, ils perturbent leur orientation, leur mémoire et leur reproduction. En rendant leur usage plus accessible, la loi Duplomb compromet directement les efforts de préservation menés par les acteurs engagés.
Substance | Statut en Europe | Effets sur les pollinisateurs |
---|---|---|
Clothianidine | Interdite | Désorientation, rémanence dans les sols |
Imidaclopride | Interdite | Effondrement des colonies, baisse des reines |
Thiaméthoxame | Interdite | Désorientation, mortalité accrue |
Thiaclopride | Interdite | Synergie toxique avec fongicides |
Acétamipride | Encore autorisée | Perturbation sensorielle, mémoire altérée |
Et pour les entreprises engagées ?
Cette réintroduction pourrait annuler les bénéfices des démarches RSE axées sur la biodiversité : ruches en entreprise, partenariats apicoles, actions de sensibilisation… Des colonies d’abeilles exposées à ces substances voient leur espérance de vie diminuer, compromettant la pollinisation locale et la production de miel.
2. Élevages intensifs : une biodiversité sacrifiée
Certaines lois relèvent les seuils à partir desquels les projets d’élevages intensifs doivent faire l’objet d’une étude environnementale. Résultat : davantage d’exploitations échappent aux contrôles.
Les conséquences pour les écosystèmes sont multiples :
- Pollution des sols et nappes phréatiques (nitrates, phosphates, antibiotiques)
- Destruction des prairies mellifères, essentielles aux insectes pollinisateurs
- Fragmentation des habitats naturels, empêchant la circulation des espèces
- Uniformisation des paysages, incompatible avec une agriculture durable
Ces pratiques accentuent le déclin global des pollinisateurs, déjà en chute libre : 1/3 des abeilles, papillons et syrphes sont en danger en Europe. En 30 ans, 80 % des insectes volants ont disparu.
Comment agir malgré tout ?
Les entreprises peuvent choisir des partenaires agricoles respectueux de l’environnement ou soutenir des projets de revalorisation de zones à haute valeur naturelle. C’est aussi l’un des engagements forts d’Abeilles & Environnement : reconnecter les entreprises à la nature en les rendant actrices de sa protection.
3. Zones humides menacées : des réservoirs de vie en péril
Certaines lois facilitent la création de méga-bassines, réservoirs d’eau géants destinés à l’irrigation. Ces projets sont désormais considérés comme « d’intérêt général majeur », ce qui réduit fortement les délais de recours pour les citoyens et les associations.
Pourtant, les zones humides :
- Abritent une biodiversité exceptionnelle : 50 % des oiseaux, 100 % des amphibiens
- Stockent le carbone, contribuant à la lutte contre le changement climatique
- Offrent nourriture et eau à de nombreuses espèces, dont les pollinisateurs
Asséchées pour créer ces réserves, elles deviennent des zones désertées par les abeilles. Certaines plantes mellifères comme le saule ou le trèfle blanc disparaissent, réduisant l’apport en nectar.
Des alternatives naturelles
Il est possible d’agir autrement : créer des mares écologiques sans poissons, restaurer des zones humides, ou encore accompagner les collectivités dans des aménagements favorables aux insectes. Ce sont des actions concrètes menées par Abeilles & Environnement au quotidien.
4. Des contrôles environnementaux affaiblis
Enfin, certaines lois modifient le fonctionnement de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) en plaçant ses missions sous la responsabilité des préfets. Résultat : les contrôles sont moins indépendants, plus sensibles à la pression économique.
En limitant la surveillance des pratiques agricoles, c’est toute la chaîne de protection de la biodiversité qui est fragilisée.
Protéger les pollinisateurs, c’est protéger notre avenir
Chez Abeilles & Environnement, nous croyons qu’il est possible d’agir, même dans un contexte réglementaire difficile. Parce que les abeilles sont des indicateurs de la santé de notre environnement, leur disparition doit nous alerter.
En installant des ruches, en animant des ateliers pédagogiques et en accompagnant les entreprises dans leur transition écologique, nous poursuivons notre mission : réconcilier activité humaine et biodiversité.