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Abeilles domestiquées et pollinisateurs sauvages : des espèces complémentaires indispensables à la biodiversité

Apis Mellifera de son nom scientifique, qui est l’abeille mellifère, dite abeille « domestiquée » concentre plusieurs sous-espèces :

  • Apis mellifera Mellifera, ou l’abeille noire, l’abeille endémique, c’est une race très ancienne qui est présente sur toutes les régions de France et possède plusieurs écotypes locaux.
  • Apis mellifera Ligustica : communément appelée l’abeille italienne en référence à son origine.
  • Apis mellifera caucasica, appelée aussi l’abeille caucasienne, originaire des montagnes du Caucase.
  • Apis mellifera carnica, l’abeille carniolienne : originaire du sud de l’Autriche.
  • L’abeille Buckfast est une abeille hybride, créée en Angleterre à partir de croisements de plusieurs races.

Des pollinisateurs complémentaires  

Certaines études évoquent une concurrence entre pollinisateurs sauvages et abeilles dites domestiquées. Il ne faut pas nier ces dernières néanmoins les interpréter avec un peu de recul :

Oui, il peut y avoir de la concurrence lorsqu’une trop forte concentration de ruches est faite au même endroit : par exemple un rucher professionnel de 80 ruches, fera que dans un rayon de 600 à 1200 mètres une prépondérance d’Apis Mellifera sera présente au détriment des pollinisateurs sauvages.

Néanmoins les apiculteurs font en sorte d’installer leurs ruchers dans des zones vastes et riches en ressources afin que chacun cohabite et trouve un bol alimentaire suffisant pour vivre.

Dans notre cas, il est difficile de parler de concurrence quand moins de 10 ruches sont installées.

Nos observations sur le terrain nous le prouvent : il est fréquent d’observer les abeilles, les bourdons, les papillons etc… au même endroit, cohabitant en toute bienveillance.

Par ailleurs, tous les pollinisateurs ne disposent pas de la même morphologie (trompes/langues de différentes tailles), par conséquent ils ne butineront pas les mêmes ressources, et grâce à cette diversité, ils sont complémentaires et participent à la reproduction de fleurs de toutes formes. Certains seront attirés par les mêmes denrées, l’occasion de planter différentes essences mellifères pour que chacun puisse butiner à sa convenance et se reproduire en toute quiétude.

 

Apis Mellifera : sentinelle de l’environnement

Il est également important de rappeler qu’Apis Mellifera est la sentinelle de l’environnement, celle qui est la plus surveillée et donc le parfait indicateur de notre écosystème. Si elle est en déclin alors toutes les autres espèces de pollinisateurs le sont également, elle est en quelque sorte le porte-drapeau de tous ses confrères, et permet de tirer la sonnette d’alarme sur la chute de la biodiversité.

Plutôt que de mettre en concurrence l’abeille mellifère et les pollinisateurs dit sauvages, voyons-y une action complémentaire : pourquoi les pollinisateurs sauvages sont en danger ? A cause d’une chute de la biodiversité dû au réchauffement climatique, à l’utilisation de pesticides, à une urbanisation croissante etc. …

Il nous est impossible de contrôler ces différents facteurs, cependant nous pouvons agir de façon rapide et concrète en installant une ruche, qui dans un rayon de 800 mètres augmentera considérablement la flore et donc la biodiversité, et permettra également de faire revenir les pollinisateurs sauvages.

 

L’abeille domestique est la seule productrice de miel 

Pour finir, ce que ces études ne disent pas c’est que l’abeille dite domestique, de l’espèce « Apis » est la seule productrice de miel, les pollinisateurs sauvages (bourdons, abeilles solitaires, guêpes…) n’en produisent pas. En France nous consommons plus de miel que nous pouvons en produire ce qui entraine des importations étrangères, dont la composition laisse souvent à désirer. Nous avons donc besoin de nos chères abeilles pour produire un miel de qualité et faire vivre une filière en grande difficulté.

Par conséquent, la conclusion de ces études devrait être la suivante :  si nous arrêtons d’implanter des ruches et donc des colonies d’abeilles mellifères, nous devons également réduire drastiquement notre consommation de miel, et si tel n’est pas le cas c’est l’importation étrangère que nous encourageons.